Je suis né à Montréal en 1964. Mes parents, étants arrivés au Canada durnat les années 1950, ont appris la langue de la majorité du pays, l’anglais. Chez nous, en plus d’un dialecte de l’allemand, c’était en anglais qu’on se parlait.
En septembre 1970, j’ai commencé ma première année à l’école Ste-Odile, à Cartierville, en français. Mes grandes soeurs, elles, étaient à Transfiguration of our Lord, en anglais. J’ai pleuré tout l’été, sachant que je serai forcé à débuter mes études dans une langue que je ne connaissait pas.
Avec une quarantaine d’années de recul, je constate que c’était une bonne décision de la part de mes parents. Mon père était homme d’affaires, et il voyait que pour son fils, ça serait pas seulement un atout, mais une nécessité d’être bilingue au Québec. La crise d’octobre qui est survenu à peine un mois plus tard lui avait confirmé la pertinence de sa décision.
Revenons au présent. La réalité est que le fait d’être bilingue (ou même multilingue) est un plus. Je n’entrerai pas dans le discours de certains, qui craignent la disparition du français au Québec, je n’y crois pas. Je reconnais leur passion, mais je ne suis pas de ceux qui croient que c’est en mettant des restrictions sur les autre langues qu’on fait la promotion de la nôtre.
Aujourd’hui je suis marié avec une francophone aussi bilingue que moi, et nos deux enfants sont encore plus bilingues que nous. Nous bénéficions des cultures des deux côtés, et même encore un peu de celle de mes parents immigrants.
Mais encore plus que la culture, je remarque d’autres différences entre les Québecois et le reste de l’Amérique du Nord. Je parlerai d’un seul secteur, mais je suis certain qu’il existe des parallèles dans plusieurs autres.
Dans le domaine des entreprises familiales, dans les années 1980, notre compagnie s’est joint à CAFÉ, le Canadian Association for Family Enterprise. Cette organisme existe toujours partout au Canada, sauf au Québec.
Au québec depuis quelques années le CIFA (Centre International des Familles en Affaires) existe, mais autant que son but est d’aider les familles en affaires, son rôle ne réunit pas les familles comme membres, qui peuvent ensuite s’entraider, ce que CAFÉ a toujours bien fait.
Sur le côté éducation, je suis présentement inscrit au FEAP (Family Enterprise Advisor Program). Ce programme développé par l’University of British Columbia, est maintenant administré par IFEA (Institute of Family Enterprise Advisors). En plus du UBC, le FEAP sera bientôt offert en Alberta, en Ontario à Western et à Dalhousie à Halifax. Montréal? Pas encore.
Mais agrandissons l’échelle encore une fois. Au États-Unis le FFI (Family Firm Institute) existe depuis 1986. Cet organisme est dédié à tous les professionnels qui font affaires avec les entreprises familiales. Il existe un chapitre au Canada, en Ontario, sans surprise.
Le monde devient de plus en plus petit. Il y a plusieurs bons modèles ailleurs qui pourraient être copiés ici au Québec, mais nous n’avons pas nécessairement l’échelle pour garantir leur survie.
Par contre, pour ceux qui parlent anglais, ce monde est aussi ouvert à eux. J’en profite. J’espère que d’autres feront pareil. Le monde est petit, mais il est aussi grand.